« Audrey, tu dors déjà ? »
« Mmmmmmmhhh »
« Ben ouais, mais on avait dit qu’on triait les photos du Serengeti ce soir ! »
(voix empâtée) « Combien il y en a ? »
« Ch’ais pas trop, juste sur la journée d’hier, je compte 556 lions, 3512 léopards et 35671 guépards (à un guépard près). »
(voix du désespoir incarnée) « Aaaaarghhhhhh ! »



On vous le promet, c’est la toute dernière fois qu’on vous embête avec des photos d’animaux sur fond de savane africaine. Tout simplement parce que c’est évidemment le dernier safari de ce tour du monde (et même le dernier tout court avant bon moment sans doute). Mais on ne pouvait pas ne pas vous parler des 5 jours merveilleux qu’on a passés dans les parcs nationaux du nord de la Tanzanie et en particulier dans le plus célèbre d’entre eux : le Serengeti. Après avoir vaincu le Kili, on a pris le bus pour la ville voisine d’Arusha.

Si Moshi est la ville du Kilimanjaro, Arusha est sans aucune contestation celle du safari. On nous a dit qu’il y aurait là-bas pas moins de 200 agences se partageant ce juteux business. Et ça, c’est seulement en comptant les vraies compagnies, pas celles qui montent un faux bureau de toutes pièces et qui disparaissent du jour au lendemain avec votre argent, sans laisser de traces (histoire véridique). L’avantage, c’est qu’on peut faire marcher la concurrence à fond, l’inconvénient c’est qu’il faut de la patience pour naviguer dans la jungle des différents agents. Grâce au bouche à oreille, on a fini par tomber sur une très bonne compagnie. Et comme on a en plus pas mal de chance en ce moment, on même a réussi à trouver d’autres personnes, intéressées par le même trip que nous, avec qui partager les frais : deux néerlandais, Jon-Willem et Lette, qui nous ont donc accompagnés ces derniers jours.





Trois parcs étaient au programme de nos 5 jours d’excursion : Tarangire, Serengeti et Ngorongoro. On ne sait pas si ces noms vous évoquent quelque chose mais pour nous qui avons été élevés au reportage animalier, c’était assez extraordinaire de se retrouver « en vrai » dans ce qu’on avait si souvent vu au travers de la petite lucarne. Heureusement qu’on a terminé notre voyage par la visite du Serengeti, car si on avait décidé de commencer par là, on n’aurait plus jamais voulu entendre parler de safari après. Ce parc a tout pour lui : en plus d’un paysage superbe, on a vu plus de félins ici en une matinée que dans tous les autres parcs du sud de l’Afrique combinés. Sérieusement, on aurait presque pu finir par être blasés des lions : « Tiens, trois lionnes sous un arbre ! » « Elles font quelque chose de particulier ? » « Non, elles dorment (activité occupant 90% de la vie d’un lion) » « Elles sont à moins de 2 mètres de la voiture ? » « Ah non, 3m » « Bon ben de quoi tu me parles alors ? La prochaine fois, tu me réveilles seulement s’il y a quelque chose de VRAIMENT intéressant ».

Et si ce n’était que les lions ! Mais le parc regorge en plus de léopards et de guépards. Dire qu’on a chassé en vain les guépards dans tous les parcs possibles et imaginables de l’Afrique du Sud et de la Namibie pour n’en voir finalement que trois, et d’assez loin qui plus est, dans le Kalahari. Cette fois, non seulement on les a vus de très près, mais on a même pu les observer courir à toute vitesse après de bondissantes gazelles. Sans succès malheureusement (pour eux).


Quant aux léopards, on a passé une soirée entière à suivre l’un d’entre eux chasser. C’était assez extraordinaire car depuis notre véhicule haut sur pattes, on pouvait à la fois observer le chasseur et sa proie. La proie, en l’occurrence un petit bushbuck isolé, sentait bien qu’il se passait quelque chose de pas très catholique dans le coin, mais sans parvenir à voir ce qui clochait. Elle restait donc sur ses gardes, le nez au vent, tentant de repérer le gros chat auquel elle aurait éventuellement pu servir de snack. Pendant ce temps, le léopard faisait un grand détour histoire de se mettre sous le vent, avançant avec prudence dans les hautes herbes, centimètre après centimètre, jusqu’à être à portée de saut. On était tendus à bloc, attendant avec un mélange de peur et d’excitation l’attaque fatale… qui n’eut finalement jamais lieu. Écoutant son instinct, la petite antilope décida finalement d’aller brouter un peu plus loin. Deux minutes après, on voyait surgir la tête dépité du léopard : il était alors à moins de 5m de sa proie ! Voir des trucs pareils par soi-même, c’est vraiment quelque chose…

Bon on passera sur les hyènes, les éléphants, les girafes, les zèbres et les gnous : on en a vus plus que notre cerveau ne peut s’en souvenir. En comparaison, le célèbre Ngorongoro faisait presque pâle figure. Il s’agit d’un volcan aujourd’hui éteint dont l’immense cratère renferme désormais un éco-système à part. Peut-être était-ce à cause du temps, un peu gris ce jour-là, mais on n’a pas vu autant d’animaux dans ce coin là qu’on l’avait imaginé auparavant. Mais de toute façon, c’était quasi mission impossible de passer après le Serengeti. Même si la vie sauvage y était abondante, les animaux nous y semblaient plus timides et moins facilement approchables. On y a certes vu des rhinos noirs (qui manquent au Serengeti) mais ils étaient un peu trop loin pour qu’on profite vraiment du spectacle. En même temps, on n’est pas vraiment déçus car on en avait pris suffisamment plein les yeux avec le parc précédent.



On est aujourd’hui revenus plus au sud, sur l’île de Zanzibar, qui sera notre toute dernière destination « tourdumondesque ». Au programme, visite de la vieille ville, plongée et plages tropicales pour se consoler du fait qu’on reprenne l’avion bientôt, direction la France. On fera sûrement un article à propos de cette fin de voyage mais… depuis la France. Ca fait tout de même un peu bizarre de s’imaginer chez soi, après tout ce temps passé sur les routes. En attendant, profitons !
C’est tout de même plus dépaysant, que lors de la visite de la réserve africaine du Parc de Thoiry !!
Avez-vous pu suivre en 4/4 le guépard qui file à 110 km/h ?
La dégustation des carcasses par les fauves et les vautours est assez impréssionnante et ces images peuvent largement rivaliser avec les photos des professionnels.
Bon, au moins, si je ne peux pas faire le tour du monde (ce qui me parait fort probable), j’essaierai de me contenter comme vision de la faune africaine avec la Tanzanie. Cela me parait un bon compromis.
des bisous, et en attendant de vous voir à Valencia!
El amigo Valenciano