Victoria Falls

MAJ : ça y est, on a enfin pu rajouter toutes les photos initialement prévues, encore des cascades mais surtout du rafting ! Et on aussi mis à jour la carte de notre trajet au Botswana et en Zambie par la même occasion. A la prochaine !

Un titre concis vaut mieux qu’un long article. Voilà, vous l’avez donc compris, nous sommes finalement arrivés aux Victoria Falls, ou plutôt aux chutes Victoria en bon français bien de chez nous approuvé par feu (politiquement parlant) Mr Toubon, ou même encore mieux Mosi-O-Tunya comme on dit ici, en Zambie (nom d’autant plus facile à retenir que c’est le nom de la pas vilaine bière locale qui sera officiellement testée dans la page idoine d’ici peu).

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Avant de passer aux chutes, joue au jeu des drapeaux sur notre dernier van !

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Oh, il y en a encore d'autres sur l'autre cote !

Mais comme on ne saurait résister au plaisir de faire un bon article, et bien vous aurez le droit en plus à une bonne plâtrée de texte. Une fois n’est pas coutume, c’est même Audrey qui insiste pour une petite minute culturelle. Dont acte. Les chutes Victoria, ce sont donc les chutes qui barrent le cours du fleuve Zambèze, à cheval entre la Zambie et le Zimbabwe. En fait à cet endroit le fleuve qui se promenait peinard sur les hauts plateaux zambiens tombe sans prévenir sur une faille profonde de 100m et longue de plus d’un kilomètre. Pas de bol pour lui, il n’y avait pas d’autre choix que de se précipiter dans le gouffre et de créer une des merveilles naturelles du monde. Qui peut tout à fait concourir avec Iguazu pour le titre de Miss Waterfalls Universe.

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Pour poursuivre un tout petit peu la partie culturelle, on peut même ajouter que ces chutes ne furent découvertes qu’assez tardivement par les européens, en la personne du Dr Livingstone (I presume…) qui venait dans le coin à la recherche de nouveaux terrains de golfs, de partenaires de bridge et éventuellement pour y faire cesser l’esclavage (qui faisait d’autant plus désordre dans la région que les anglais n’en touchait même pas un petit pourcentage, et que ça, ce n’était vraiment pas très gentil ni malin de la part des locaux). La conséquence directe fut avant tout que ces cascades magnifiques furent baptisées du nom de la reine la plus moche de tous les temps (rendez-vous dans n’importe quel square anglais et avisez une statue pour vous en assurer par vous-mêmes). Et surtout que tout, des îles sur le fleuve à la ville la plus proche, en passant par les hôtels, les restaurants et le papier toilette aromatisé à la violette, prit le nom de celui qui avait soustrait les chutes à ces braves sauvages qui en connaissait l’existence depuis des siècles, mais n’avaient même pas été fichus d’en aviser le moindre tour operator… Heureusement que la civilisation était passée par là !

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La petite plaque en l'honneur de Livingstone

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Bon, à part ça, il faut reconnaître que Livingstone, la ville, ancienne capitale de la Zambie, est à peu près 10 fois plus attirante que n’importe quelle agglomération qu’on a traversée depuis Le Cap. C’est peut-être parce qu’on a enfin lâché le van et qu’on se déplace désormais en bus, mais on a enfin l’impression d’être entrés en Afrique. C’est-à-dire que c’est le chaos mais que tout le monde s’en accommode très bien. Il doit y avoir plus d’habitants ici que dans toute la moitié nord du Botswana et plus de vie que dans toute la Namibie. De plus, les zambiens sont des gens extrêmement accueillants et on se sent très vite ici comme chez soi. Même les filles sont admirables, ce qui fait dire à Vincent qu’au Zambèze, les filles sont jolies et gentilles (dédicace toute spéciale à L’ami V, à l’Ancien et à Patoche). Le revers de la médaille, c’est que tout y est hors de prix et qu’on a dû reprendre la vente d’organe dans l’espoir de garder les finances à flot.

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Peur de rien
Peur de rien

En même temps, il y a tellement à faire là-bas qu’on ne regrette pas une seconde les dollars engloutis dans la myriade d’activités proposées. A peine descendus de l’autobus qui nous amenait de Kasane, au Botswana, qu’on embarquait pour un survol en ULM des chutes. Évidemment, c’était la toute première fois qu’on montait sur un engin pareil. Deux sièges vaguement harnachés sous une aile delta, avec une hélice de tondeuse à gazon accrochée à l’arrière pour faire avancer le tout. Pas de cockpit, pas de vitre, on se retrouve directement en plein air, rien qui ne sépare du paysage, une incroyable sensation de se sentir pousser des ailes. Avec un paysage pareil, on aurait difficilement pu rêver d’une meilleure introduction.

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Le lendemain, on pensait faire un peu plus soft en rejoignant à pied l’île de Livingstone, située en plein milieu des chutes, juste au bord de la faille. L’excursion n’était possible uniquement parce qu’on était en période de basses eaux. Le débit du fleuve est en ce moment suffisamment faible pour qu’on puisse le traverser à pied et rejoindre, en marchant de rochers en rochers, le milieu des chutes. Ca n’en reste pas moins une balade impressionnante car pendant une demi-heure, on longe une falaise de 100m de haut et qu’on traverse à gué des bras de la rivière, dont le lit est occupé par des pierres traîtresses recouvertes de mousse. On n’ose imaginer (ou plutôt si, on l’imagine trop bien) ce qui se passerait si une glissade nous emportait simplement deux mètres sur la gauche. Mais la marche d’approche n’est rien à côté du bain qui nous attend à l’arrivée.

Allez on sourit !
Allez on sourit !
La fameuse piscine
La fameuse piscine
Mais quel groupe des jambes !
Mais quel groupé des jambes !
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Le Devil's Pool vu de l'autre cote

Se mettre dans l’eau, on n’a rien contre. De toutes façons, on sue tellement sous les 45°C à l’ombre, mais sans ombre, que dans l’eau, on y déjà… Non, ce qui gêne un peu dans le Devil’s pool, c’est sa location. En gros, le rebord rocheux qui délimite ce bassin naturel, c’est tout simplement le bord des chutes. Il n’y a que 10 cm de roche glissante qui font la différence entre toi et un steak tartare (si on exclut les divers aromates). Ce qui n’empêche pas d’ailleurs les zambiens de se balader sur le fameux rebord avec ton appareil photo autour du cou dans des positions acrobatiques pendant que tu fais des sourires un peu crispés à la caméra… Peut-être la sélection darwinienne leur a-t-elle permis de développer des semelles anti-dérapantes sur la plante des pieds ? Enfin on garde le meilleur pour la fin : pour atteindre le bassin en question, la rivière est à cet endroit un peu plus profonde. Impossible de marcher ? La solution est simple, on n’a qu’à nager ! Bon sang, mais c’est bien sûr, c’est tellement évident d’aller nager dans le flot principal du Zambèze à 5m du saut de l’ange ! Disons que c’est juste un endroit où personne ne voudrait être pris d’une crampe. La législation zambienne semble être un poil laxiste sur les normes de sécurité de ces activités. Ceci dit, c’est exactement ce qui donne tout son charme à la chose et qui fait qu’on a adoré cette journée. En plus du paysage, on veut dire, mais c’est un simple détail…

Donc la tu passes a la nage. Mais non, c'est pas dangereux, t'as meme une cordelette pour te retenir !
Donc la tu passes a la nage. Mais non, c'est pas dangereux, t'as meme une cordelette pour te retenir !

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Completement tue par la chaleur, le Vinz...
Completement tue par la chaleur, le Vinz...
Vue du gouffre dans la longueur, côté zambien
Vue du gouffre dans la longueur, côté zambien

Le jour suivant, on n’en avait pas tout à fait fini avec les activités à la con. On s’est donc inscrit pour une journée de rafting. Car les gorges du Zambèze, juste en aval des chutes, sont réputées dans tout l’univers pour leurs rapides. Avec de nombreux rapides de classe IV, deux rapides de classe V et un rapide de classe VI. Pour info, classe V veut dire grosso-modo « interdit d’y emmener des débutants » (euh, on est quoi, nous, au juste ?) et classe VI « limite de la navigabilité, n’emmène avec toi que des personnes dont tu veux te débarrasser ». Les gens d’ici sont raisonnables : bien qu’il emmènent tout le monde dans les classe V, même ceux qui ne savent pas nager (authentique) ils prévoient néanmoins de passer le classe VI (affectueusement surnommé « commercial suicide ») à pied. On peut vous dire que les vagues sont juste monstrueuses et que le fleuve s’amuse en général à faire de l’origami avec le raft. Miraculeusement (peut-être aussi parce que notre pilote était un crack) on ne s’est jamais retourné. Au très grand regret de Vincent d’ailleurs…

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Allez, on regarde bien, sur cette photo, il y en a un qui passe à la flotte ! Mais pas de notre couple !

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Dernier jour sur place, dernière aventure et pas des moindres : on a traversé la frontière pour admirer les chutes du côté du Zimbabwe. Wouuuuuuuuh, le Zimbabwe, ce fameux pays tant fustigé par la presse internationale, lieu de tous les rationnements et de toutes les horreurs possibles. En tout cas, à moins qu’ils aient trouvé une alternative au pétrole (le jus de maïs ? la bouse de gnou ? la Castle Lager ?) leurs voitures roulaient aussi bien de leur côté de la frontière que du côté zambien. Et leurs kalashnikov avaient l’air tout aussi neuves. Du pétrole et des armes, c’est bon, tout va bien : qui parle de rationnement ? Ils ont au moins tout ce qu’il faut pour faire fonctionner un état africain moyen.

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Sur le pont qui marque la frontiere

La principale différence, c’est le nombre de vendeurs de rue, qui s’agrippent à chaque touriste de passage pour lui refourguer l’habituelle camelote de rhinos sculpté en ébène massif 100% pin des Landes aggloméré, et de masques locaux typiques, en provenance directe de l’Afrique sub-saharienne par containers de 100000. Leur insistance en dit peut-être un peu plus long sur leur besoin de cash. Néanmoins, question persévérance, la majorité d’entre eux sont à des années-lumière de l’indien moyen. C’est sûrement pour ça que l’économie du pays est en pleine récession. Dire qu’on accuse ce pauvre Mugabe…

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Blague à part, le peu de contacts qu’on aura eu avec les gens de ce côté de la frontière auront toujours été très amicaux. Les habitants sont très souriants et vraiment prêts à aider. On sent qu’ils souhaitent avant tout que les touristes cessent de bouder le Zimbabwe. Sur nous en tout cas, ça a bien marché et on reviendra sûrement un de ces jours. Et puis, ils ont des infrastructures hôtelières à faire baver d’envie les plus grands parcs d’attractions de Corée du Nord. Alors qu’on cherchait juste un endroit pour poser nos fesses à l’ombre et siroter une bière, nous sommes entrées dans « The Kingdom », un énorme complexe hôtelier construit dans le plus parfait style Las Vegaso-gothique à tendance renaissance disneyenne tardive. Quand on dit énorme, il faut imaginer un truc proposant des centaines de chambres, avec des cours, des jardins, des tours et des patios à l’infini. L’impression d’espace est encore accentuée par le fait que tout ça est parfaitement vide. Un peu triste, sauf autour du bar, où on trouve une moyenne de deux barmen par client. Pas besoin de jouer des coudes pour obtenir sa conso, c’est pas merveilleux ça ?

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Et les chutes dans tout ça ? Ben toujours aussi magnifiques, même (voire surtout) vues depuis un autre angle. Mais bon, les photos parlent d’elles-mêmes, non ? Était-ce vraiment la peine d’en rajouter une couche dans le texte ? Ce serait faire insulte à votre intelligence de lecteurs avertis (tout flatteur vit aux dépends…fromage…renard.. blabla tout ça). Et puis surtout, ça fait un moment qu’on est en panne totale de synonymes de « superbe ». Si vous voulez nous aider, vous pouvez même participer au « superbethon » : on accepte tous les dons, même un petit « extraordinaire » galvaudé ou encore un « sublime » pas très fashion.

Des babouins chacma qui se promenent pres des chutes
Des babouins chacma qui se promenent pres des chutes

Pour finir, précisons juste qu’on écrit aujourd’hui de Lusaka, la capitale de la Zambie, où on a retrouvé Jean-Luc, le fils du parrain d’Audrey, et sa famille. Il s’agit quand même du directeur de l’alliance française du coin. Nous, quand on est accueillis quelque part, on ne s’arrête pas n’importe où ! On profite de leur très généreuse hospitalité pour reprendre des forces avant de continuer un peu le trip en Zambie, avant de rejoindre la Tanzanie, notre ultime étape. Avec peut-être un petit crochet au Malawi, suivant comment se goupillent les prochains jours. D’ici au prochain article, portez-vous bien !

8 réflexions sur “Victoria Falls

  1. Gilbert et Nicole dit :

    Toujours de magnifiques paysages, d’une beauté éclatante.
    Continuez à nous faire rêver devant tant de merveilles.

    Que d’activités !!!!

    Grosses bises

  2. mélanie dit :

    UlM africain, rafting de l’extrême, baignade la plus dangereuse du monde….
    qu’est-ce que vous allez encore inventer, vous m’étonnerz toujours, vous ëtes FOU…..(mais ça on le savait déjà, hi hi !!) Allez-vous revenir vivant ????

    Bisous et faites encore des trucs toujours plus fou (ça je vous fait confiance)
    Mélanie

  3. lancien dit :

    Je soupçonne que Vincent attendait patiemment cette étape Zambézienne pour pouvoir filer fort à propos le parfait contrepêt (eh oui chers co-lecteurs et admirateurs de nos aventuriers, cette fois ci il vous faudra lire et relire attentivement leur prose prolixe si vous avez glissé trop vite sur ce jeu lexical).
    Et je sens bien sa déception quand il nous informe que l’entrée au Zimbabwe s’est passée sans problèmes. Il aurait voulu pouvoir nous dire « les douaniers m’ont fait endurer d’interminables queues aux fouilles, pendant que l’officier de santé vérifiait longuement l’age du vaccin d’Audrey ».

  4. lancien dit :

    Mieux vaut se trouver à court d’adjectifs que de kwachas, on peut plus facilement se faire dépanner sur internet. En voici trois douzaines pour l’urgence, pour la plupart probablement déjà déflorés sur ce blog :

    Imposant, magnifique, somptueux, admirable, brillant, éclatant, grandiose, impressionnant, majestueux, généreux, merveilleux, fabuleux, fantastique, enchanteur, paradisiaque, géant, stupéfiant, sensationnel, étonnant, renversant, ahurissant, confondant, prodigieux, sidérant, délicieux, fastueux, faramineux, inouï, monumental, phénoménal, invraisemblable, inconcevable, inimaginable, extravaguant, féérique, sublime

    On pourrait en faire une liste numérotée commune à tous, ainsi nos commentaires sur les articles seraient plus concis : « j’ai aimé la sixième photo, particulièrement 34 ». Gagnons du temps que diable ! On travaille NOUS.

  5. L'Ami Viêtnamien dit :

    Ah, c’est qu’il avait l’air de faire beau et chaud (comme aiment à dire nos amis belges)!

    Pour suivre les instructions de l’ancien, j’aime bien la 33ème photo, à la fois 2 mais surtout 20 (j’ai numéroté les adjectifs dans l’ordre d’énumération, autant faire simple)

    Sinon, grâce au desideratas d’Audrey, tu nous envoies dans la culture à travers de cette article.

    Des bises

    L’ami V.

  6. ferry dit :

    E t nous continuons notre tour du monde .. via le blog et les cartes
    en effet vous devez peut être commener à vous demander à quoi peut ressembler le village d’Assieu …
    et ce serait avec un grand grand plaisir que nous vous le ferions découvrir.. seul problème , après toutes les merveilles que vous voyez depuis bientôt un an, si vous avez un peu le moral dans les chaussettes en revenant à notre civilisation, ce ne sont pas les paysages d’Assieu et ces environs qui vous enchanteront!
    bises
    claire , olivier et les garçons

  7. Nous venons de recevoir une gentille carte postale représentant quelques spécimens de « Babies » du Bostwana. Ils sont craquants ces petits et nous vous remercions vivement de nous en faire part. Leur expression est telle qu’on a envie de les adopter sur le champ, mais réflexion faite et vu la taille envahissante qu’ils atteindront prochainement, nous renonçons à ce projet. Donc rassurez-vous, vous n’aurez pas à nous ramener un souvenir de ce genre !…
    A part cela, effectivement nous « surfons » toujours aussi régulièrement et activement sur votre site (ce qui n’est pas très dangereux pour nous) et dernièrement, nous nous sommes régalés devant vos photos sensationnelles des Chutes Victoria.

    Bises à vous deux et très bonne fin de voyage.

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