Wildlife in Zambia

MAJ : incroyable, internet est bien plus efficace a Moshi, petite ville du nord au pied du Kilimandjaro qu’a Dar-Es-Salaam, la plus grande ville du pays. Du coup, mise a jour du site plus tot que prevu, tant mieux ! Avec en plus tout plein de nouveautés sur les pages biere, manuel du tour du monde et trajets en Afrique.

Parfois, on a envie de pousser un cri primaire et guttural. Et certaines fois, on a même envie de le coucher sur le papier pour décharger sa frustration. Et ça donne à peu près ça : « aaaaarghhhhh, mais c’est pas possible bon sang, on a dû se gourer sur le calendrier !! » Mais pourquoi donc au juste ? Et bien, vous ne l’aurez sûrement pas remarqué parce que vous êtes trop occupés avec la grippe A et surtout que vous n’avez aucune idée de la date à laquelle on rentre en France (le 25 octobre au cas où ça vous intéresserait) mais sur toute notre année de vacances autour du monde (non, pardon, de l’hémisphère sud) il ne nous reste plus désormais qu’un seul mois et un seul pays à visiter, la Tanzanie. Vous avez cependant le droit de nous dire que c’est bien fait, pour toutes les fois où on vous a nargués au moyen du présent site internet.

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T'es bien curieuse, toi !
T'es bien curieuse, toi !

Entre le Botswana et la Tanzanie, nous nous sommes fait une petite parenthèse zambienne, finalement plus longue que ce qu’on avait prévu au départ, et ce malgré les prix immoraux pratiqués dans le pays. C’est certes dû aux nombreuses attractions du pays, mais le fait que la Zambie est aussi immense que ses transports en commun sont médiévaux n’y est pas non plus totalement étranger. La Zambie est célèbre pour deux choses : les Victoria Falls d’une part, et de l’autre de superbes parcs nationaux où l’on a toutes les chances au monde de tomber sur des animaux plus gros (et avec plus de dents) que soi. Concernant les premières c’est déjà fait, comme vous avez pu le lire dans l’article précédent. Quant aux parcs, on a jeté notre dévolu sur le plus célèbre d’entre eux : South Luangwa, au sud-est du pays, à la frontière avec le Malawi.

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Pas une mince expédition que de s’y rendre depuis Lusaka, la capitale. Il faut d’abord compter sur 9h de bus jusqu’à la ville de Chipata, bus qui ne quitte la gare qu’une fois fait le plein… de passagers. C’est-à-dire qu’il ne part que 4h après l’heure prévue. Pour rejoindre le parc lui-même, il faut ensuite se coltiner une bonne tartine de piste poussiéreuse, rarement parcourue par des transports en commun. Coup de bol pour nous, on a réussi à s’inviter dans le véhicule d’un tour organisé, dont on a un peu beaucoup soudoyé le chauffeur. Ca nous a certes coûté plus cher que le minibus mais le voyage ne nous a pris que 5h et une seule panne mécanique au lieu de 14h, trois pannes et deux arrestations (pour seulement 150 kilomètres de trajet !) pour d’autres touristes que nous avons croisés ensuite.

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Mais une fois sur place qu’est-ce qu’on y trouve de si extraordinaire ? Et bien déjà, on y trouve une palanquée de camps de safari plus somptueux les uns que les autres. Non, nous n’avons pas gagné subitement au loto mais on a décidé de se faire un petit plaisir après tous ces mois de camping et on a passé deux jours en pension complète dans un endroit merveilleux (et qui, malgré ses 200$ par personne et par nuit pour la formule « all inclusive », était encore la moins chère de toutes les options aux environs, gargl !). Les habitations luxueuses étaient alignées le long de la rivière Luangwa, juste en bordure de parc. Ce qui fait que les animaux ne se gênaient pas pour venir visiter le camp de jour comme de nuit et qu’il n’était pas rare de voir une girafe depuis la piscine, un hippo depuis le bar ou un éléphant depuis les toilettes (est-ce que tu pourrais regarder ailleurs pendant une minute, s’il te plaît ? ça me rend un peu nerveux tes défenses, là, et ça me coupe tous mes moyens).

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Life is a beach... (subtil jeu de mot !)

Une hyene
Une hyene

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Au programme le matin, une game drive (c’est-à-dire un tour en 4×4 avec guide) ou une marche dans la savane (avec un guide ET un fusil cette fois), le soir une nouvelle game drive de nuit pour chercher tous les animaux qu’on a loupés pendant la journée. Entre les deux, farniente, sieste, repos, glande… sans oublier le restau trois étoiles… enfin, vous voyez le tableau, trop dure la vie… Ouais mais sinon, elles étaient bien ces excursions dans le parc ? Et bien on espère que nos photos parleront d’elles-mêmes. Même pour des personnes qui commencent à être un peu habituées aux safaris comme nous le sommes, il y a avait de quoi être enchanté à chaque sortie. On ne vous refait pas le topo sur les éléphants, les girafes, buffles, zèbres et autres antilopes, c’est du tout venant ça ! Mais on n’a jamais été aussi près d’un léopard, on n’a jamais vu autant de lions et encore moins en train de se nourrir.

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Jamais vu un leopard d'aussi pres : juste au dessus de la jeep !
Jamais vu un leopard d'aussi pres : juste au dessus de la jeep !

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Ames sensibles s'abstenir
Ames sensibles s'abstenir
Et toutes les lionnes vautrees a cote....
Et toutes les lionnes vautrees a cote....
Il est tout de suite plus choubidou quand il a pas la tete plongee dans les entrailles d'un buffle....
Il est tout de suite plus choubidou quand il a pas la tete plongee dans les entrailles d'un buffle....

Ca, c’était un spectacle vraiment extraordinaire. D’abord parce que voir des félins en train de déchiqueter la carcasse d’un jeune buffle est en soi assez fascinant. Mais aussi parce que leur comportement était vraiment atypique. Il se trouve que quand les lions attrapent une proie en coopération, c’est ensuite chacun pour soi. Les plus forts se nourrissent en premier et les lionceaux ne sont absolument pas prioritaires (avec coups de griffe sur le museau si nécessaire pour leur rappeler les bonnes manières). Mais cette fois-ci, il semblait que le mâle avait imposé sa loi et avait réservé la dépouille du buffle pour les petits, empêchant les 11 lionnes allongées autour d’y toucher. S’agit-il d’une nouvelle génération de papa poule ? Bon enfin bref, vous l’aurez compris, on n’a pas regretté les billets qu’on a brûlés à South Luangwa.

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Un squelette d'hippopotame et un superbe modele pour donner l'echelle (pour eviter toute confusion, Audrey est a droite)

Et la une tete d'elephant, balaise aussi...
Et la une tete d'elephant, balaise aussi...
Bon allez, petit test super dur : elephant ou hippo ?
Bon allez, petit test super dur : elephant ou hippo ?

Sinon, toujours dans le chapitre observation des animaux, on a aussi vécu au Chimfunshi Wildlife Orphanage une expérience très intéressante, bien qu’à l’extrême opposé de celle de South Luangwa. A l’opposé géographiquement tout d’abord : l’orphelinat en question étant situé tout au nord du pays, à la frontière avec l’ex-Zaïre. A l’opposé au niveau touristique ensuite : nous n’étions là-bas que les deux seuls visiteurs. A l’opposé enfin parce que les animaux qu’on y voyait n’étaient malheureusement pas en liberté. Mais alors pourquoi être allés si loin (au passage, un nouveau grand merci à Jean-Luc et Olga qui nous ont prêté leur 4×4 perso pendant trois jours pour qu’on puisse s’y rendre) pour voir des animaux en cage ou, au mieux, parqués dans de grands enclos ? Parce que les résidents de Chimfunshi sont des animaux qu’on rencontre assez peu fréquemment : des chimpanzés !

En arriere plan Billie l'hippopotame de compagnie
En arriere plan Billie l'hippopotame de compagnie

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Ca baille derriere ...
Ca baille derriere ...

Il n’y a pas de chimpanzés à l’état sauvage en Zambie. Et il n’y en aura d’ailleurs bientôt plus du tout dans le monde tout court. Tués pour leur viande au RDC, chassés ailleurs pour servir de sujets d’expérience pour les laboratoires, ou bien encore vendus à des cirques ou des zoos, leur population ne cesse de diminuer. Par hasard, deux anglais installés dans cette région reculée du nord de la Zambie ont recueilli un jour un très jeune chimpanzé blessé. Qui a survécu à ses blessures. Une chose en entraînant une autre, on leur a ensuite envoyé des primates depuis le monde entier.

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Si bien que leur sanctuaire accueille aujourd’hui 150 résidents. Le tout sans un sou du gouvernement. Le problème, c’est que ces chimpanzés sont trop habitués à l’homme. Relâchés dans la nature, même s’il parvenaient à retrouver leur habitat naturel, ils seraient immédiatement tués par les braconniers car trop peu méfiants. Du coup, ils doivent se contenter d’une semi liberté dans les grands enclos mis à leur disposition. C’est à la fois une chance pour eux, étant donné leur condition antérieure, mais c’est aussi assez triste. Et on peut vous jurer que le regard doux mais nostalgique d’un chimpanzé possède la même capacité à susciter l’empathie que celui d’un être humain…

Deja bien avance sur le chemin de l'evolution, lui !
Deja bien avance sur le chemin de l'evolution, lui !

En fait, pour vraiment profiter de notre visite sur place, on a une nouvelle fois allongé les sous et payé pour participer à la promenade du matin. Au moins on se dit que nos dollars sont partis dans les caisses d’une noble cause. L’activité consiste en fait à balader dans la forêt environnante quatre des chimpanzés qui ont bien voulu nous accompagner. Quand on marche, ils nous suivent et dès qu’on s’arrête, ils grimpent dans les arbres. Là, ils s’amusent à sauter de branches en branches avec une incroyable agilité (le fait d’avoir potentiellement quatre mains doit aider un peu). Les petits surtout sont de véritables casse-cou et on tremble pour eux à chaque fois, comme pour des enfants qui risqueraient de se rompre le cou. Eux ne s’en soucient guère et multiplient les acrobaties, se servant d’une liane comme d’une balançoire ou d’une branche souple comme d’un tremplin, descendant en glissant sur les troncs comme on pourrait le faire sur une rampe d’escalier.

Tranquille la vie...
Tranquille la vie...

Mais ce qui est vraiment merveilleux, c’est de les voir réclamer qu’on les prenne dans nos bras quand on passe d’un endroit à l’autre. Exactement de la même façon qu’un jeune enfant, ils viennent vers nous avec de grands yeux humides, les bras tendus vers notre cou. Même si on n’en avait pas envie (et c’est plutôt exactement l’inverse) on ne saurait résister à cette impérieuse demande. Sitôt qu’on a accepté (ne jamais dire « oui » trop vite à un chimpanzé), les singes grimpent agilement dans nos bras, s’installent sur le côté ou même, si on les y invite, sur nos épaules, les mains posées sur le sommet du crâne. Enfin sur les épaules, c’est seulement pour les plus petits. La plus grosse femelle pesait 25 kilos ! Seul Vincent a accepté de la prendre sur son dos, et c’était déjà suffisamment lourd comme ça. Audrey, elle, devait gérer les deux plus jeunes en même temps, l’un dans les bras, l’autre sur les épaules, passant son temps à lui mettre les mains sur les yeux.

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Malheureusement, nous n’avons pas de photos pour illustrer cette expérience mémorable car on nous a bien fait comprendre qu’on ne reverrait jamais notre appareil si on décidait de rentrer dans l’enclos avec. A l’âge adulte, un chimpanzé est environ 4 fois plus fort qu’un être humain. Et est assez joueur avec ça, bien qu’incapable d’apprécier la haute technologie japonaise à sa juste valeur…

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La petite main d'un vervet monkey dans celle d'Audrey
Mais qu'est-ce-que tu regardes toi ?
Mais qu'est-ce-que tu regardes toi ?

Voilà, nous aurions dû poster cet article depuis la Zambie mais, les choses étant ce qu’elles sont, nous n’avons pas réussi à trouver d’internet correct avant notre arrivée à Dar-Es-Salaam, en Tanzanie. Tanzanie qu’on a rejoint par train (pour changer du bus) après un tout petit voyage de 1800km et de trois jours et deux nuits. Heureusement qu’on s’était procuré de très bons livres avant d’embarquer…

Victoria Falls

MAJ : ça y est, on a enfin pu rajouter toutes les photos initialement prévues, encore des cascades mais surtout du rafting ! Et on aussi mis à jour la carte de notre trajet au Botswana et en Zambie par la même occasion. A la prochaine !

Un titre concis vaut mieux qu’un long article. Voilà, vous l’avez donc compris, nous sommes finalement arrivés aux Victoria Falls, ou plutôt aux chutes Victoria en bon français bien de chez nous approuvé par feu (politiquement parlant) Mr Toubon, ou même encore mieux Mosi-O-Tunya comme on dit ici, en Zambie (nom d’autant plus facile à retenir que c’est le nom de la pas vilaine bière locale qui sera officiellement testée dans la page idoine d’ici peu).

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Avant de passer aux chutes, joue au jeu des drapeaux sur notre dernier van !

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Oh, il y en a encore d'autres sur l'autre cote !

Mais comme on ne saurait résister au plaisir de faire un bon article, et bien vous aurez le droit en plus à une bonne plâtrée de texte. Une fois n’est pas coutume, c’est même Audrey qui insiste pour une petite minute culturelle. Dont acte. Les chutes Victoria, ce sont donc les chutes qui barrent le cours du fleuve Zambèze, à cheval entre la Zambie et le Zimbabwe. En fait à cet endroit le fleuve qui se promenait peinard sur les hauts plateaux zambiens tombe sans prévenir sur une faille profonde de 100m et longue de plus d’un kilomètre. Pas de bol pour lui, il n’y avait pas d’autre choix que de se précipiter dans le gouffre et de créer une des merveilles naturelles du monde. Qui peut tout à fait concourir avec Iguazu pour le titre de Miss Waterfalls Universe.

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Pour poursuivre un tout petit peu la partie culturelle, on peut même ajouter que ces chutes ne furent découvertes qu’assez tardivement par les européens, en la personne du Dr Livingstone (I presume…) qui venait dans le coin à la recherche de nouveaux terrains de golfs, de partenaires de bridge et éventuellement pour y faire cesser l’esclavage (qui faisait d’autant plus désordre dans la région que les anglais n’en touchait même pas un petit pourcentage, et que ça, ce n’était vraiment pas très gentil ni malin de la part des locaux). La conséquence directe fut avant tout que ces cascades magnifiques furent baptisées du nom de la reine la plus moche de tous les temps (rendez-vous dans n’importe quel square anglais et avisez une statue pour vous en assurer par vous-mêmes). Et surtout que tout, des îles sur le fleuve à la ville la plus proche, en passant par les hôtels, les restaurants et le papier toilette aromatisé à la violette, prit le nom de celui qui avait soustrait les chutes à ces braves sauvages qui en connaissait l’existence depuis des siècles, mais n’avaient même pas été fichus d’en aviser le moindre tour operator… Heureusement que la civilisation était passée par là !

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La petite plaque en l'honneur de Livingstone

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Bon, à part ça, il faut reconnaître que Livingstone, la ville, ancienne capitale de la Zambie, est à peu près 10 fois plus attirante que n’importe quelle agglomération qu’on a traversée depuis Le Cap. C’est peut-être parce qu’on a enfin lâché le van et qu’on se déplace désormais en bus, mais on a enfin l’impression d’être entrés en Afrique. C’est-à-dire que c’est le chaos mais que tout le monde s’en accommode très bien. Il doit y avoir plus d’habitants ici que dans toute la moitié nord du Botswana et plus de vie que dans toute la Namibie. De plus, les zambiens sont des gens extrêmement accueillants et on se sent très vite ici comme chez soi. Même les filles sont admirables, ce qui fait dire à Vincent qu’au Zambèze, les filles sont jolies et gentilles (dédicace toute spéciale à L’ami V, à l’Ancien et à Patoche). Le revers de la médaille, c’est que tout y est hors de prix et qu’on a dû reprendre la vente d’organe dans l’espoir de garder les finances à flot.

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Peur de rien
Peur de rien

En même temps, il y a tellement à faire là-bas qu’on ne regrette pas une seconde les dollars engloutis dans la myriade d’activités proposées. A peine descendus de l’autobus qui nous amenait de Kasane, au Botswana, qu’on embarquait pour un survol en ULM des chutes. Évidemment, c’était la toute première fois qu’on montait sur un engin pareil. Deux sièges vaguement harnachés sous une aile delta, avec une hélice de tondeuse à gazon accrochée à l’arrière pour faire avancer le tout. Pas de cockpit, pas de vitre, on se retrouve directement en plein air, rien qui ne sépare du paysage, une incroyable sensation de se sentir pousser des ailes. Avec un paysage pareil, on aurait difficilement pu rêver d’une meilleure introduction.

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Le lendemain, on pensait faire un peu plus soft en rejoignant à pied l’île de Livingstone, située en plein milieu des chutes, juste au bord de la faille. L’excursion n’était possible uniquement parce qu’on était en période de basses eaux. Le débit du fleuve est en ce moment suffisamment faible pour qu’on puisse le traverser à pied et rejoindre, en marchant de rochers en rochers, le milieu des chutes. Ca n’en reste pas moins une balade impressionnante car pendant une demi-heure, on longe une falaise de 100m de haut et qu’on traverse à gué des bras de la rivière, dont le lit est occupé par des pierres traîtresses recouvertes de mousse. On n’ose imaginer (ou plutôt si, on l’imagine trop bien) ce qui se passerait si une glissade nous emportait simplement deux mètres sur la gauche. Mais la marche d’approche n’est rien à côté du bain qui nous attend à l’arrivée.

Allez on sourit !
Allez on sourit !
La fameuse piscine
La fameuse piscine
Mais quel groupe des jambes !
Mais quel groupé des jambes !
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Le Devil's Pool vu de l'autre cote

Se mettre dans l’eau, on n’a rien contre. De toutes façons, on sue tellement sous les 45°C à l’ombre, mais sans ombre, que dans l’eau, on y déjà… Non, ce qui gêne un peu dans le Devil’s pool, c’est sa location. En gros, le rebord rocheux qui délimite ce bassin naturel, c’est tout simplement le bord des chutes. Il n’y a que 10 cm de roche glissante qui font la différence entre toi et un steak tartare (si on exclut les divers aromates). Ce qui n’empêche pas d’ailleurs les zambiens de se balader sur le fameux rebord avec ton appareil photo autour du cou dans des positions acrobatiques pendant que tu fais des sourires un peu crispés à la caméra… Peut-être la sélection darwinienne leur a-t-elle permis de développer des semelles anti-dérapantes sur la plante des pieds ? Enfin on garde le meilleur pour la fin : pour atteindre le bassin en question, la rivière est à cet endroit un peu plus profonde. Impossible de marcher ? La solution est simple, on n’a qu’à nager ! Bon sang, mais c’est bien sûr, c’est tellement évident d’aller nager dans le flot principal du Zambèze à 5m du saut de l’ange ! Disons que c’est juste un endroit où personne ne voudrait être pris d’une crampe. La législation zambienne semble être un poil laxiste sur les normes de sécurité de ces activités. Ceci dit, c’est exactement ce qui donne tout son charme à la chose et qui fait qu’on a adoré cette journée. En plus du paysage, on veut dire, mais c’est un simple détail…

Donc la tu passes a la nage. Mais non, c'est pas dangereux, t'as meme une cordelette pour te retenir !
Donc la tu passes a la nage. Mais non, c'est pas dangereux, t'as meme une cordelette pour te retenir !

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Completement tue par la chaleur, le Vinz...
Completement tue par la chaleur, le Vinz...
Vue du gouffre dans la longueur, côté zambien
Vue du gouffre dans la longueur, côté zambien

Le jour suivant, on n’en avait pas tout à fait fini avec les activités à la con. On s’est donc inscrit pour une journée de rafting. Car les gorges du Zambèze, juste en aval des chutes, sont réputées dans tout l’univers pour leurs rapides. Avec de nombreux rapides de classe IV, deux rapides de classe V et un rapide de classe VI. Pour info, classe V veut dire grosso-modo « interdit d’y emmener des débutants » (euh, on est quoi, nous, au juste ?) et classe VI « limite de la navigabilité, n’emmène avec toi que des personnes dont tu veux te débarrasser ». Les gens d’ici sont raisonnables : bien qu’il emmènent tout le monde dans les classe V, même ceux qui ne savent pas nager (authentique) ils prévoient néanmoins de passer le classe VI (affectueusement surnommé « commercial suicide ») à pied. On peut vous dire que les vagues sont juste monstrueuses et que le fleuve s’amuse en général à faire de l’origami avec le raft. Miraculeusement (peut-être aussi parce que notre pilote était un crack) on ne s’est jamais retourné. Au très grand regret de Vincent d’ailleurs…

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Allez, on regarde bien, sur cette photo, il y en a un qui passe à la flotte ! Mais pas de notre couple !

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Dernier jour sur place, dernière aventure et pas des moindres : on a traversé la frontière pour admirer les chutes du côté du Zimbabwe. Wouuuuuuuuh, le Zimbabwe, ce fameux pays tant fustigé par la presse internationale, lieu de tous les rationnements et de toutes les horreurs possibles. En tout cas, à moins qu’ils aient trouvé une alternative au pétrole (le jus de maïs ? la bouse de gnou ? la Castle Lager ?) leurs voitures roulaient aussi bien de leur côté de la frontière que du côté zambien. Et leurs kalashnikov avaient l’air tout aussi neuves. Du pétrole et des armes, c’est bon, tout va bien : qui parle de rationnement ? Ils ont au moins tout ce qu’il faut pour faire fonctionner un état africain moyen.

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Sur le pont qui marque la frontiere

La principale différence, c’est le nombre de vendeurs de rue, qui s’agrippent à chaque touriste de passage pour lui refourguer l’habituelle camelote de rhinos sculpté en ébène massif 100% pin des Landes aggloméré, et de masques locaux typiques, en provenance directe de l’Afrique sub-saharienne par containers de 100000. Leur insistance en dit peut-être un peu plus long sur leur besoin de cash. Néanmoins, question persévérance, la majorité d’entre eux sont à des années-lumière de l’indien moyen. C’est sûrement pour ça que l’économie du pays est en pleine récession. Dire qu’on accuse ce pauvre Mugabe…

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Blague à part, le peu de contacts qu’on aura eu avec les gens de ce côté de la frontière auront toujours été très amicaux. Les habitants sont très souriants et vraiment prêts à aider. On sent qu’ils souhaitent avant tout que les touristes cessent de bouder le Zimbabwe. Sur nous en tout cas, ça a bien marché et on reviendra sûrement un de ces jours. Et puis, ils ont des infrastructures hôtelières à faire baver d’envie les plus grands parcs d’attractions de Corée du Nord. Alors qu’on cherchait juste un endroit pour poser nos fesses à l’ombre et siroter une bière, nous sommes entrées dans « The Kingdom », un énorme complexe hôtelier construit dans le plus parfait style Las Vegaso-gothique à tendance renaissance disneyenne tardive. Quand on dit énorme, il faut imaginer un truc proposant des centaines de chambres, avec des cours, des jardins, des tours et des patios à l’infini. L’impression d’espace est encore accentuée par le fait que tout ça est parfaitement vide. Un peu triste, sauf autour du bar, où on trouve une moyenne de deux barmen par client. Pas besoin de jouer des coudes pour obtenir sa conso, c’est pas merveilleux ça ?

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Et les chutes dans tout ça ? Ben toujours aussi magnifiques, même (voire surtout) vues depuis un autre angle. Mais bon, les photos parlent d’elles-mêmes, non ? Était-ce vraiment la peine d’en rajouter une couche dans le texte ? Ce serait faire insulte à votre intelligence de lecteurs avertis (tout flatteur vit aux dépends…fromage…renard.. blabla tout ça). Et puis surtout, ça fait un moment qu’on est en panne totale de synonymes de « superbe ». Si vous voulez nous aider, vous pouvez même participer au « superbethon » : on accepte tous les dons, même un petit « extraordinaire » galvaudé ou encore un « sublime » pas très fashion.

Des babouins chacma qui se promenent pres des chutes
Des babouins chacma qui se promenent pres des chutes

Pour finir, précisons juste qu’on écrit aujourd’hui de Lusaka, la capitale de la Zambie, où on a retrouvé Jean-Luc, le fils du parrain d’Audrey, et sa famille. Il s’agit quand même du directeur de l’alliance française du coin. Nous, quand on est accueillis quelque part, on ne s’arrête pas n’importe où ! On profite de leur très généreuse hospitalité pour reprendre des forces avant de continuer un peu le trip en Zambie, avant de rejoindre la Tanzanie, notre ultime étape. Avec peut-être un petit crochet au Malawi, suivant comment se goupillent les prochains jours. D’ici au prochain article, portez-vous bien !